Tanger, au début des années 2000. Un pédophile abuse de jeunes filles en leur faisant miroiter la publication de leurs poèmes dans son journal. Il agit en toute impunité, sans éveiller le moindre soupçon. Ce roman raconte l’histoire d’une de ses victimes, Samia, une jeune fille de seize ans. Elle ne se confie pas à ses parents, mais consigne tout dans son journal intime, qu'ils découvriront bien après son suicide.
Après avoir fréquenté une école primaire bilingue arabo-francophone[1], il étudie au lycée français de Tanger jusqu'à l'âge de dix-huit ans, puis fait des études de philosophie à l'université Mohammed V de Rabat, où il écrit ses premiers poèmes — recueillis dans Hommes sous linceul de silence (1971). Il enseigne ensuite la philosophie au Maroc. Mais, en 1971, à la suite de l'arabisation de l'enseignement de la philosophie, il doit partir pour la France, n'étant pas formé pour la pédagogie en arabe. Il s'installe à Paris pour poursuivre ses études de psychologie.
À partir de 1972, il écrit de nombreux articles pour le quotidien Le Monde. En 1975, il obtient un doctorat de psychiatrie sociale. Son écriture profitera d'ailleurs de son expérience de psychothérapeute (La Réclusion solitaire, 1976). En 1985, il publie le roman L'Enfant de sable qui le rend célèbre.
Il écrit plusieurs ouvrages pédagogiques (tel que Le Racisme expliqué à ma fille, 1998, ou l'Islam expliqué aux enfants 2002), et il est régulièrement sollicité pour des interventions dans des écoles et universités marocaines, françaises et européennes.
Le Racisme expliqué à ma fille (un succès de librairie vendu à plus de 400 000 exemplaires[5],[6]), est traduit en trente-trois langues, dont trois des onze langues principales d'Afrique du Sud (l'afrikaans, le swati et l'ixixhosa), le bosniaque et l'espéranto.
La plupart de ses livres ont été traduits en arabe, certains par l'auteur lui-même.
Dans Le Monde du lundi 6 septembre 2010, Tahar Ben Jelloun écrit une « Lettre au président de la République », l'invitant à plus de discernement dans ses propos (Nicolas Sarkozy s'était exprimé à Grenoble sur la possibilité de déchoir de la nationalité française une personne qui aurait commis un grave délit). Il prétend lui rappeler sa position de chef de l'État et l'usage qu'il se devrait d'en faire vis-à-vis des valeurs de la République et de sa constitution.
Tahar Ben Jelloun Sur ma mère Gallimard 2007-----«La mémoire défaillante de ma mère l'a replongée, pendant les derniers mois de sa vie, dans son enfance. Redevenue soudain une petite fille, puis une très jeune fille tôt mariée, elle s'est mise à me parler, à se confier, convoquant les morts et les vivants. L'amour filial, fort et passionnel, est souvent enrobé de pudeur et de non-dits. En racontant son passé, ma mère s'est libérée d'une vie où elle fut rarement heureuse. Pendant des journées entières, je l'ai écoutée, j'ai [...] suivi ses incohérences, j'ai souffert et en même temps je l'ai découverte. Sur ma mère a été écrit à partir des fragments de souvenirs qu'elle m'a livrés. Ils m'ont permis de reconstituer sa vie dans la vieille médina de Fès des années trente et quarante, d'imaginer ses moments de joie, de deviner ses frustrations. Chaque fois, j'ai inventé ses émotions et j'ai dû lire ou plutôt traduire ses silences. Sur ma mère est un vrai roman car il est le récit d'une vie dont je ne connaissais rien, ou presque.» Tahar Ben Jelloun.----------