Ses parents meurent durant la Seconde Guerre mondiale. Il doit abandonner ses études littéraires au lycée Louis-le-Grand[1] pour exercer divers petits métiers : commis agricole, clerc expéditionnaire chez un notaire et même, à l'occasion, pianiste dans des bals de campagne. De 1946 à 1949, il s'engage comme volontaire dans les troupes aéroportées.
De 1950 à 1957, il est employé à la Mobil Oil, où il assume les fonctions de délégué syndical de la CGT. Il arrête de travailler pour écrire. Mais ne parvenant pas à se faire publier, il travaille comme garçon de bibliothèque au CNRS.
En 1962, il se fait connaître par une pièce de théâtre, Lieutenant Tenant, créée à la Gaïté Montparnasse, puis un récit autobiographique, Pierrot la lune, publié aux éditions de la Table ronde en 1963. Sa carrière d'auteur débute. Mais ses œuvres suivantes ne rencontrent pas le succès. Ayant quitté le CNRS pour vivre de sa plume, il connaît la pauvreté
Refusé successivement par dix-sept éditeurs, il trouve une maison d'édition en 1974 : Vladimir Dimitrijević, patron des éditions L'Âge d'Homme (« un auditeur qui aime lire » disait-il), lui accorde une totale liberté d'auteur en acceptant systématiquement tous ses livres.
Pierre Gripari a également été critique théâtral pour le journal Écrits de Paris. Esprit libre, il intervenait fréquemment à la radio, sur deux antennes idéologiquement différentes : Radio-Courtoisie, qui rediffuse régulièrement une longue causerie sur Gogol (que Gripari, russophone, lisait dans le texte), où il fait preuve de sa verve et de son sens de l'improvisation ; mais aussi France Culture, dans les émissions de Bertrand Jérôme, avec de très fréquentes apparitions aux "Papous dans la tête". Dans cette émission, Bertrand Jérôme annonce son décès le . Le , il consacre une émission spéciale à Pierre Gripari, réunissant 90 minutes de moments d'humour extraits des archives.
Cet iconoclaste détestait les fanatiques et les gens sérieux et se définissait lui-même comme « un Martien observant le monde des hommes avec une curiosité amusée, étranger au monde terrestre. » Entre rue Broca et rue de la Folie-Méricourt, et quoiqu'il soit aussi épicurien, il mène une vie de bohème quasiment monacale. Indifférent à toute ambition matérielle, il s'accommode de la pauvreté pour ne jamais tomber dans la compromission.
Le Dictionnaire des écrivains de langue française (Larousse, 2001) le qualifie d'« écrivain ironique, qui se tient à l'écart » et commente :
En mars 1976, Gripari déclare néanmoins avec le plus parfait sérieux au National, organe nationaliste-révolutionnaire du Front national créé par François Duprat en septembre 1974 :
Gripari a exploré à peu près tous les genres. Excellent connaisseur des patrimoines littéraires nationaux, il sait aussi mettre à profit les mythes et le folklore populaire, sans dédaigner les récits fantastiques et la science-fiction. Il est ainsi parvenu à créer tout un univers. « Les seules histoires qui m'intéressent, écrit-il dans L'Arrière-monde, sont celles dont je suis sûr, dès le début, qu'elles ne sont jamais arrivées, qu'elles n'arriveront jamais, qu'elles ne peuvent arriver. » On lui doit aussi bien des romans que des nouvelles, des poèmes, des récits, des contes, des pièces de théâtre et des critiques littéraires.
Son œuvre littéraire est marquée par l'érudition, la citation et l'exercice de style. Il s'essaie à des genres variés : roman épistolaire (Frère gaucher ou Le Voyage en Chine), roman de chevalerie (Le Conte de Paris), science-fiction (Vies parallèles de Roman Branchu)...
Parmi les thèmes récurrents de ses ouvrages figurent :
D'autres, comme son éditeur Vladimir Dimitrijević, contestent qu'il ait été antisémite et considèrent ses attaques contre le judaïsme, dans certains de ses articles de presse et romans, comme une critique respectable de la religion juive[8].
Gripari traite aussi de l'homosexualité, qu'il vit sans complexes, sur un ton à la fois ironique et tragique. Sa conception des choses de l'amour constitue la base de son pessimisme.
Pierre Gripari est surtout connu du public comme un écrivain pour enfants. Son œuvre la plus célèbre, les Contes de la rue Broca, paraît en 1967. Elle comprend plusieurs histoires mettant en scène le merveilleux, dans le cadre familier d'un quartier du Paris contemporain. Certains personnages sont des enfants d'immigrés.
Molina l'homosexuel, arrêté pour attentat à la pudeur, parle, et Valentin, le militant de gauche en cheville avec des groupements politiques clandestins, écoute. Derrière les murs et les barreaux de la prison de Villa Devoto, le dialogue est leur seule échappatoire. Molina raconte à Valentin les films qu'il a vus, quand la liberté n'était pas un mirage lointain, et de tous les détails dont il se souvient. Les récits merveilleux, les histoires étranges, le suspense, les stars aux visages d'anges. L'imagination dans la nuit [...] poussiéreuse de leur cellule est comme un avant-goût de la liberté qui les attend, peut-être. Mais malgré la complicité qui lie les deux hommes, Molina n'a pas encore fait tomber le masque... Dans l'ensemble de son oeuvre, Manuel Puig ne cache pas sa passion pour le cinéma, notamment pour les films hollywoodiens d'avant-guerre. Dans Le Baiser de la femme-araignée, il entremêle avec génie l'histoire de ses personnages et les récits du prisonnier Molina. Revendication tonitruante pour la culture populaire, ce livre donne au cinéma le pouvoir de chasser l'angoisse, la peur et pourquoi pas... la mort. --Hector Chavez
La vie fragilise et vulnérabilise certains enfants, et le monde des adultes ne peut pas toujours répondre à leurs attentes. Malgré toute la bonne volonté de leurs parents, certains enfants ont du mal à se sentir heureux. L'adulte est vécu comme une intrusion. Avec l'animal, c'est différent. Son silence complice, son regard sans jugement, sans discrimination, tout simple, rassure l'enfant. L'animal joue, câline, boude, exige du respect, sans tricher. Sans appartenir au même monde, l'enfant et l'animal peuvent nouer une grande [...] complicité, une relation affective unique et intense. C'est ce que nous font découvrir les six courts métrages de ce DVD "Nos amis les hommes" : "Phlox et Océanie", "Petit Nuage et Léa", "Bountie et Alexandre", "Landin et Anaïs", "Sultan et David" et "Nono et Lucie".