Rachid Benzine, né en 1971 à Kénitra au Maroc, est un islamologue, politologue et enseignant franco-marocain[1]. Rachid Benzine est une des figures de proue de l'Islam libéral francophone.
Né en 1971 au Maroc, à Kénitra, Rachid Benzine arrive en France, à Trappes, à l'âge de sept ans[2]. En 1996, il devient champion de France de kickboxing[3].
Formé à l'école des sciences humaines[4], après avoir fait des études d’économie et de sciences politiques[5], il se dirige vers des études d'histoire et de philosophie[réf. nécessaire][Où ?].
Rachid Benzine accède à la notoriété en lançant avec le père Christian Delorme, le dialogue islamo-catholique aux Minguettes, dans la banlieue de Lyon, qui donne lieu à un livre : Nous avons tant de choses à nous dire, paru en 1998. Ce sont des catholiques qui ont donné à Rachid Benzine envie de réfléchir sur la religion musulmane.
Le centre d'intérêt de Rachid Benzine est l'herméneutique coranique (interprétation du Coran) libérale contemporaine.
Il a enseigné à l'Institut d'études politiques d'Aix-en-Provence[1] depuis 2005[2], dans le cadre du Master « Religions et société », et a été chercheur associé à l'Observatoire du religieux créé par Bruno Étienne. Il a donné notamment des cours à l' Université catholique de Louvain (UCL), dans la même équipe enseignante que Tareq Oubrou[6], et à la Faculté de théologie protestante de Paris, où il est chercheur associé au Fonds Paul Ricœur[7]. Il a publié un article : Lire le Coran avec Paul Ricœur. Il prépare actuellement un livre sur sa lecture du Coran : La Subversion coranique (Albin Michel).
Rachid Benzine est notamment codirecteur de la collection Islam des lumières aux éditions Albin Michel, qui publie des ouvrages sur la pensée musulmane libérale contemporaine. En 2004, il a publié Les Nouveaux Penseurs de l'Islam[2], dans lequel il présente des intellectuels musulmans qui préconisent une relecture du Coran à l'aune des sciences humaines. En 2012, il sort un livre d'entretiens aux éditions Albin Michel : La construction humaine de l'Islam : Mohammed Arkoun entretiens avec Rachid Benzine et Jean-Louis Schlegel. En 2013, il publie au Seuil Le Coran expliqué aux jeunes. En mars 2016, sort chez Bayard La République, l'Église et l'Islam: une révolution française rédigé avec le curé Christian Delorme.
Rachid Benzine est régulièrement invité à Bruxelles, par des institutions subventionnées, pour propager sa lecture « peu commune » du Coran, notamment à des professeurs et éducateurs auprès de jeunes musulmans[8],[9].
En janvier 2016, le dramaturge et réalisateur Ismaël Saidi, le militant pour un « islam européen » Michaël Privot et Rachid Benzine reçoivent de la Région de Bruxelles-Capitale un financement de 275 000 euros pour, entre autres, réaliser des capsules vidéo expliquant l'islam aux jeunes. La députée flamande du sp.a (parti socialiste flamand) Yamila Idrissi soutient l'entreprise[10], comme le ministre-président bruxellois, le socialiste francophone Rudi Vervoort[11]. Mais Saidi, Privot et Benzine annoncent se retirer du projet[12].
Rachid Benzine se situe dans la mouvance et l’esprit des coranistes[13] et d'une approche historico-critique. Selon lui, les hadiths sont « issus de la tradition juridique ou totalement légendaires (...) malheureusement mis sur le même plan de validité que le Coran ». Et la sîra (biographie du prophète Mahomet) est une commande de la dynastie abbaside qui leur permet de légitimer leur dynastie à travers la valorisation de la figure prophétique qui commence déjà à se dé-tribaliser et à s'islamiser[14]. Partisan de l'islam des lumières, Rachid Benzine prône, face au défi que certaines pratiques de l'islam contemporain posent aux sociétés sécularisées, l'abandon de ces pratiques et une lecture « plus philosophique et allégorique » du Coran[15].