Naples, quartier de Forcella. Nicolas Fiorillo vient de donner une leçon à un jeune homme qui a osé liker des photos de sa copine sur les réseaux sociaux. Pour humilier son ennemi, Nicolas n'est pas venu seul, il s'est entouré de sa bande, sa paranza : ils ont entre dix et dix-huit ans, ils se déplacent à scooter, ils sont armés et fascinés par la criminalité et la violence. Leurs modèles sont les super-héros et les parrains de la camorra. Leurs valeurs, l'argent et le pouvoir. Ils ne craignent ni la prison ni la mort, mais une vie [...] ordinaire comme celle de leurs parents.
Roberto Saviano, né le à Naples, est un écrivain et journaliste italien.
Saviano s'est rendu célèbre pour avoir décrit précisément les milieux mafieux dans ses écrits et articles, en particulier dans son œuvre Gomorra (2006), dans laquelle il décrit celui de la Camorra.
En raison de l'immense succès dans son pays et à l'étranger de son livre, il vit maintenant sous protection policière permanente. Par sa position, il est considéré comme un héros national par nombre de ses contemporains, notamment son compatriote Umberto Eco.
Né à Naples le , d'un père médecin, Luigi Saviano et d'une mère institutrice, Miriam Haftar, juive originaire du nord du pays, Roberto Saviano a étudié la philosophie dans sa ville d'origine à l'université « Frédéric II »[2],[3], où il fut l'élève de Francesco Barbagallo[4]. Saviano est surtout influencé par la pensée de Giustino Fortunato, Gaetano Salvemini, Errico Malatesta, Mikhaïl Bakounine et Rocco Scotellaro[5]. Il collabore ensuite notamment avec L'Espresso et La Repubblica[2]. Il est publié dans Nuovi Argomenti, Lo Straniero, Nazione Indiana, Sud, et dans plusieurs anthologies, comme Best Off, il meglio delle riviste letterarie italiane (Minimum Fax 2005), et Napoli comincia a Scampia (L'Ancora del Mediterraneo 2005)[réf. nécessaire].
Dans Gomorra, publié en mars 2006 (en France en octobre 2007), Roberto Saviano explore Naples et la Campanie dominées par la criminalité organisée, sur fond de guerres entre clans rivaux et de trafics en tout genre : contrefaçon, armes, drogue et déchets toxiques. Le livre est aussi une profonde enquête sociologique sur la population napolitaine vivant au cœur des milieux mafieux.
Saviano y révèle également l'étendue des activités de la Camorra en Espagne. Dans une interview au quotidien espagnol El País, Roberto Saviano explique que Nuvoletta, Michele Zaza et d'autres membres de la Camorra recyclent massivement leurs gains illicites dans l'industrie touristique andalouse, acquérant ainsi hôtels, restaurants et night-clubs.
Saviano affirme par ailleurs que la Camorra aurait pris le contrôle des importations en Europe de cocaïne colombienne par des filières installées à Madrid et Barcelone. De plus, selon lui l'Espagne serait « envahie par l'argent de la Camorra », mais la « classe politique locale n'en aurait pas encore pris conscience ».
En 2006, à la suite du succès de son récit documentaire Gomorra, très accusateur à l'égard des activités de la Camorra, il est victime de menaces de mort[6],[7], confirmées par des déclarations de camorristes collaborant avec la justice, et des informations révélant le projet du clan Casalesi de l'assassiner. Roberto Saviano vit sous protection policière depuis le 13 octobre 2006[2].
Le 2 janvier2008, à la fin du journal de 20 heures de la Rai Uno, le présentateur annonce que le récit Gomorra de Roberto Saviano a reçu le prix du meilleur livre de l'année des téléspectateurs du journal télévisé, battant ainsi d'autres best-sellers, notamment le célèbre et contesté La Casta de Sergio Rizzo. En Espagne, il reçoit le Prix International de Journalisme Manuel Vázquez Montalbán.
En 2009, Gomorra, traduit dans 42 pays, a été vendu à plus de quatre millions d'exemplaires à travers le monde[8].
Le 16 avril 2010, le Président du Conseil Silvio Berlusconi a accusé l'auteur de Gomorra de faire la promotion des gangs mafieux et de donner une mauvaise image de l'Italie[9].
Une œuvre théâtrale a été tirée de l'ouvrage Gomorra. Cette adaptation a été écrite par Saviano avec Mario Gelardi. Le livre a également été adapté au cinéma en 2008 puis à la télévision en 2014.
En 2011, le livre reprend la série d'émissions passées, en novembre 2010, sur Rai 3 dont le succès se mesure à l'audience : dix millions de personnes, plus que la demi-finale de la Coupe des clubs champions entre l’Inter de Milan et Barcelone. En huit émissions, parlant de la mafia comme du tremblement de terre de L'Aquila, il propose une vision lucide de la politique italienne[11].
Trois amis ont fait fortune grâce à un projet révolutionnaire : un cimetière pour animaux de compagnie, qui est aussi un lieu de mémoire et de spiritualité pour leurs maîtres, étroitement lié à un site Internet et à un vaste monde virtuel. Pour ces quadragénaires qui sont nés et ont grandi dans un Frioul agricole et montagnard, tout a changé en peu de temps : en l'espace de quelques années, ils ont assisté à l'industrialisation rapide de la région et du nord-est de l'Italie, au pullulement de petites entreprises familiales [...] prospères et exportatrices, mais surtout à la transformation de la société, au crépuscule des valeurs traditionnelles et à leur remplacement par l'argent, le sexe et la célébrité comme nouveaux totems. Témoin et acteur de ces bouleversements, le narrateur est un intellectuel, qui raconte avec un humour parfois douloureux ses péripéties et celles de leur entreprise commune : il dresse ainsi le portrait d'un monde qui change, vacille sur ses fondations et avance sans le savoir vers l'abîme, un abîme qui l'engloutira, lui, le premier. Grand roman à l'américaine dans la lignée des Franzen, Cunningham, Powers et DeLillo, inferno.com est un récit ambitieux et virtuose, qui joint une réflexion approfondie sur notre modèle de civilisation et sur la conscience de l'homme moderne à un vrai plaisir de raconter une histoire, avec savoir-faire et talent.